Quand Noah reprit connaissance, il était toujours dans le nuage. Sa tête reposait sur les cuisses de la dame. Elle lui caressait tendrement les cheveux.
— Ah, ta conscience est revenue.
— Je ne comprends rien à ce qu’il se passe…
— On n’a pas toujours tout besoin de comprendre, tu sais. À trop chercher le détail des cailloux sous ses chaussures, on en oublie qu’on est sur un chemin. Tu parlais de tes mains.
— Oui ! Mes mains ne répondent plus, c’est la gadoue ! Comment je fais pour les retrouver ?
— Tu relèves les yeux de tes chaussures et tu regardes le chemin.
— La bonne blague…
Un rire cristallin emplit la conscience de Noah, et il se sentit tout penaud de ne pouvoir en rire.
— Que vois-tu sur le chemin, Noah ?
Noah trouvait idiot de chercher un chemin dans un nuage. Puis il se rappela qu’il avait parlé à une tortue. Alors, il chercha à distinguer un chemin, et un chemin apparut. Marise s’y trouvait, la main tendue. Derrière elle s’étendaient des champs, des ruches, un troupeau de biches et de cerfs.
— Si tu ne vois pas de maison, c’est que tu trouves sur la route ce qui est nécessaire à ta croissance.
— Mais ça ne me dit pas comment retrouver mes mains ?
— En as-tu seulement besoin ?
— Beh oui ! Comme je sors avec une fille si je n’ai pas de mains ?
— Qu’en dit ton cœur ?