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— Euh, qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Noah soudain paniqué.

— Eh bien, quand je suis passé boire, j’ai vu la bibliothèque déplacée et le passage. J’ai été chercher une frontale et je suis descendue. Tu étais figé sur ta chaise, tu ne répondais pas.

— Et, euh… J’ai dit des choses ?

Elle eut un sourire coquin.

— Comme quoi ? demanda-t-elle.

— Euh…

Noah tenta de sonder Marise. Il ne parvenait pas à savoir si elle l’avait entendu ou non. Si elle l’avait entendu et qu’il n’osait pas le répéter, il passerait pour un blaireau. S’il répétait crûment son propos, il se prendrait une tarte. Se rattraper et faire diversion, vite !

— J’étais en train de m’engueuler avec un esprit, et… Comment dire ? Il m’est apparu que les mains sont très utiles pour vivre la vie.

Marise le sonda avec une intensité que le fit fondre. Puis elle partit d’un grand rire, lui posa la main sur l’épaule et lui dit :

— Alors retrouves-en l’usage, Noah. Retrouves-en l’usage, idéalement pendant que nous sommes seuls.

D’un pas décidé, elle le planta là et remonta à la surface. Noah, tétanisé, essayant de comprendre ce qui lui arrivait, se retrouva à nouveau dans la pénombre.

Dès qu’il eut calmé les battements de son cœur, il ferma à nouveau les yeux, et sa conscience repartit.