Canalisation directe, canalisé le 4/12/2025 par Iphégore Ossenoire.

La spiritualité dans le budo

La spiritualité a trait à l’intention et à son positionnement dans l’univers. Sur les tatamis, on pratique avec des humains. On apprend donc à se positionner par rapport à des humains. Toutefois, les qualités développées sont les mêmes pour les relations avec les animaux, les végétaux et les minéraux. Car lorsque le guerrier ne porte plus d’intention sur les autres humains, et qu’il écoute ce qu’il se passe dans son dojo virtuel tout au long de la journée, il découvre l’intention des animaux et des plantes. S’il est en présence de cristaux, il perçoit leur intention également. S’il est en présence d’autres sources conscientes dans l’invisible, il perçoit leur présence, mais leur intention peut être plus difficile à cerner tant que le guerrier n’est pas coutumier de leur fréquence vibratoire.

L’intention dans la technique peut-être de remettre en cause l’attaquant ou de le soigner. En aïkido, on peut associer la remise en cause aux formes omote et le soin aux formes ura, qui semblent davantage en spirale. C’est toutefois une vision limitée de la technique, car ce qu’il convient d’observer, c’est si l’action de tori est en droite ligne ou en spirale. Il est tout à fait possible d’avoir une forme omote avec des spirales si petites qu’on peut les manquer. Jouer avec ces deux intentions, que l’on fait précéder de l’intention « accueillir », permet de revisiter les techniques. Lorsque le pratiquant lâche prise, il est probable que son intention altère sa forme technique et que ses gestes changent. La sensation résultante pour le partenaire sera également différente.

La spiritualité questionne sa place dans l’univers. Elle recèle d’infinies réponses et ce n’est pas au maître d’y apporter des réponses. Chaque personne trouvera ce qui lui convient. Si quelqu’un impose sa compréhension de la place de la vie d’une autre personne dans l’univers, cela devient une religion. Le budo est un chemin spirituel où chacun trouve sa propre vision des choses et est ainsi d’autant plus libre d’en changer à mesure que la sagesse le gagne.

Ce que l’on peut dire, c’est qu’il n’y a pas d’autre chemin de vie. Notre perception des évènements que l’on traverse affecte notre chemin. Notre intention vis-à-vis de nous même affecte notre chemin. Ce que nous projetons sur les objets (humains, animaux, végétaux, minéraux) affecte notre chemin. Le tout forge notre expérience de la vie. Elle est unique et, pour cela, quel que soit le jugement moral, elle est belle.

Ce qui peut aider, dans la vie, c’est de cesser de croire que le temps est important. Oui, il y a une naissance et une mort. Certes, plus on s’approche du grand âge, plus on questionne la fin. Toutefois, en faisant du temps un objet, on concentre son attention dessus, et comme il échappe à toute influence de l’être humain, on s’enlise. Le temps ne renvoie rien : plus on lui jette de choses, plus il en prend. La satisfaction ne se trouve qu’au présent. Je me suis interrogé de la manière suivante : « Maître, il y a tant de choses que je voudrais faire. Même après avoir trié ce qui est important pour moi dans cette incarnation, il y en a plus que je ne peux en réaliser. Le problème, c’est le temps. Comment gérez-vous cela ? » Et la réponse obtenue fut la suivante : « On ne gère rien. Le temps n’est pas gérable. Conscient de tes priorités et des domaines qui t’intéressent, laisse la vie s’écouler en toi. Elle te propose plein de choses et toi, tu prends ce qui est le plus prioritaire dans ces choses. Aligné entre corps, esprit et âme ; respectueux de tous tes besoins ; délivré des fantasmes de l’esprit ; tu sais à tout instant ce qui est bon pour toi ; tu fais cela. On ne gère rien, on vit. »

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